Le 7 juillet, dans les locaux du Théâtre de l’Opprimé, Frati-Ribeiro a lancé Défis… On a pu découvrir à cette occasion le nouveau label, ses créa
teurs, ses artistes, tous ceux qui ont contribué à sa naissance et, le plus important, ses 4 premiers CD signés respectivement Maria Teresa, Toninho do Carmo, Jean-Yves Candela et Arrigo Barnabé.

Dans la famille Frati-Ribeiro, à l’heure de faire la fête, tout le monde met la main à la pâte. Dès 16h, comédiens, musiciens, techniciens, associés, collaborateurs de tous bords étaient là. Pendant que, dans la salle de concert,  Franck et Leo s’affairaient aux lumières et à la balance,  dans les coulisses les musiciens répétaient, aux cuisines et dans le foyer, les autres  assuraient le ménage, le nettoyage, la décoration, l’organisation de la soirée, la mise en place du cocktail… orientés par Rui Frati, Isabel Ribeiro et de Filipe Caldeira, son alter ego à Madère venu pour l’occasion.

Imagine-t-on fêter la musique sans musique ? Evidement non. Celle-ci a donc commencé en musique, avec un mini concert à quatre voix. En solo, en duo ou tous ensemble, dans un joyeux mélange, échangeant leur répertoire, les quatre artistes du catalogue ont illustré au pied de la lettre l’esprit qu’Isabel Ribeiro, (le cerveau de Défis, ne l’oublions pas), a rêvé d’insuffler à ce label.

On a assisté alors à des moments magiques :  l’exubérant Arrigo Barnabé se pliant  à l’intimisme de Maria Teresa ;  le piano de Jean-Yves Candela dialoguant avec la guitare de Toninho do Carmo ; Arrigo Barnabé rejoint par son vieux complice Paulo Braga qui a fait le voyage juste pour cet événement. Jean-Yves Candela serpentant entre ses compositions jazzy et la pop music de Maria Teresa.

On a fait connaissance in vivo avec « la créature » de Toninho do Carmo, cette guitare qu’il a fabriquée de ses mains. Elle est belle, elle a du coffre, un son qui nous fait vibrer l’âme,  »chante » avec un irrésistible velouté. Si elle essaie de se faire dure quand on l’empoigne, elle fond sous la caresse des accords.

Clou des surprises que nous a réservé ce concert exceptionnel et unique, la douce Maria Teresa incorporant la folie musicale d’Arrigo Barnabé et, forte de sa propre verve théâtrale, se livrant à un numéro de jongle vocale pour interpréter seule mais à deux voix, à deux micros, à deux registres la double partition d’Orgasmo Total. Un moment sidérant et magique.

Le Théatre de l’Opprimé mélange depuis toujours la musique au théâtre, Défis semble parti pour imprégner sa musique de théâtralité. C’est dire que leurs destins sont intimement liés, qu’ils forment une même famille. C’est elle qui est venue au complet clore ce beau moment de musique avec un dernier morceau, signé Arrigo Barnabé, intitulé « O sentido do samba ».

Salle comble, l’événement a rassemblé tous les fidèles de l’aventure que mène depuis de longues années Frati-Ribeiro. Et il en a attiré de nouveaux des musiciens, des journalistes, des labels, des institutions…

Sous la houlette de Michelle Candela – assistée de sa fille Lucie – on pouvait acheter et se faire dédicacer par les artistes la toute nouvelle production discographique de Défis. Les CD sont partis comme des petits pains.

Après le plaisir des oreilles, le plaisir des papilles gustatives avec un cocktail comme le sait faire l’équipe du Théâtre de l’Opprimé : cosmopolite abondant, varié et bien arrosé ! Un jeune garçon plein d’allant et qui rêve de se lancer, a-t-il dit  dans les métiers de la gastronomie, a fait ses premiers essais au service du bar avec grand talent – mais on ignore son nom.

Et quand la fête s’est terminée, elle a continué, en douceur. Autour d’un dernier verre, d’un dernier petit four, on a pu profiter de la générosité de Toninho do Carmo qui sait comme personne faire chanter les amateurs. Les emportant dans les méandres de ses accords de guitare il n’hésite jamais à se faire l‘accompagnateur attentif de chanteurs / chanteuses d’un soir. Un régal.

 

« Foi bonita a festa pa / Fiquei contente… » et heureusement, il y avait Filipe Ferraz, venu de Madère avec sa caméra pour tout filmer. A l’attention de ceux qui ne sont pas venus.