Présentée lors du Festival Migractions édition 2009, l’exposition de Vincent FAURE fût un succès, non seulement dû à l’esthétisme de son oeuvre, mais également à l’aspect original de leur présentation. Deux jeunes danseuses sur scène, ont manipulé, déplacé, caressé et touché ses sculptures avec beaucoup de grâce, sur une musique de fond brillamment interprétée par le saxophoniste Stéphane DEBUREAU et la pianiste Macha GHARIBIAN.










Interview
– Vos sculptures se laissent-elles plus à toucher qu’à voir?

– Oui. On a l’habitude de lire « ne pas toucher » sur les œuvres. On pourrait d’ailleurs développer sur cet avertissement ; c’est aussi l’injonction de parents à leurs enfants : « ne touches pas », et même : « ne fais pas ça ». Mais je suis un parent libéral…
Pour revenir aux œuvres, il nous est quelquefois expliqué dans les musées que la substance grasse qui se trouve sur les mains contient un acide qui pourrait, à la longue, détériorer les sculptures, peintures ou vestiges. On entamerait un autre débat si l’on parlait de la conservation des œuvres.Disons, que d’une manière générale, les œuvres d’art de se touchent pas, et c’est bien dommage !
Mes sculptures se donnent à toucher, comme vous dites, ou plutôt à prendre et à manipuler. Ce qui se laisse prendre appelle évidemment la main — j’adore les évidences, et ne développerai pas ici d’idée érotique — je façonne donc des sculptures à l’échelle de la main.
Mon idée est de chercher une sorte d’antériorité de l’objet, finalement, qu’est-ce qu’un objet ? On peut commencer par dire qu’un objet se prend dans la main. C’est une façon d’aborder le sujet et je le prends comme un postulat de départ.
[Cela fut ma façon de commencer à sculpter : faire des objets de métal à l’échelle de la main. J’aurais aussi pu trouver une autre échelle sur le même principe, c’est à dire à l’échelle des doigts, ou à l’échelle d’un bras]
On pourrait penser que ce principe est arbitraire mais je l’ai, pour ainsi dire, « inventé » sans logique rationnelle ni rigoureuse. Je fais ces sculptures en me basant pour le moment sur cette évidence.
Pour moi, la vue ne suffit pas à prendre contact avec l’objet. Contact, le mot est dit…